Les lycéens disent «non» à la réforme


  Les revendications lycéennes se sont faites dans la joie, la bonne humeur, mais aussi la détermination, hier, devant le lycée Jean-Pierre Vernant.


Pas en reste dans le conflit des lycéens opposés à la réforme du bac telle qu'elle s'opère actuellement, environ 150 élèves du lycée Jean-Pierre Vernant ont manifesté devant leur établissement, hier matin, dès l'ouverture des portes. Les représentants de la délégation lycéenne avaient prévenu en amont de leur mouvement, sans préciser ce qu'ils comptaient faire. Et c'est justement de ce point qu'est venue la surprise : une manif groupée, pacifique, sans banderoles revendicatives et encore moins de provocations ni de violences comme c'est le refrain ailleurs depuis le début de la semaine.
Présents sur place, car alertés eux aussi, les gendarmes auront apprécié la manœuvre. «Voilà qui change de ton et qui fait plaisir», lâche le lieutenant Ferrara, commandant la brigade de gendarmerie de Muret. «Enfin, on préférerait quand même les voir en cours, car la sécurité de nos élèves importe plus que tout», précise néanmoins Thierry Junca, proviseur-adjoint du lycée.

Solidaires du «mardi noir» prévu pour le 11 décembre

La colère et les demandes n'en sont pas moins présentes dans la bouche de ces lycéens décidément responsables. «On est là pour dire que ce n'est pas normal de ne pas encore savoir ce qu'on va choisir comme matières pour le bac. Mais on le dit dans le calme et on va le dire jusqu'à ce qu'on nous informe enfin sur nos études», indique Anas. Son ami Maxime lui emboîte le pas : «Oui, nous aussi comme les Gilets jaunes, on s'inquiète déjà pour notre pouvoir d'achat : les frais d'inscriptions en fac qui augmentent, le logement étudiant qui reste cher, sans parler du fait de nous nourrir.» Un autre lycéen, en classe de seconde comme Anas et Maxime, évoque aussi la question du service civique obligatoire «qui va nous désorganiser dans nos études, car cela se fera en plusieurs fois».
Globalement, tous dénoncent «une éducation à deux vitesses qui ne prend jamais en compte l'avis des élèves». Alors, ces jeunes, épatants de calme dans leur démarche, promettent un «mardi noir» pour le 11 décembre. «Si on n'est pas entendu, on bloque tout, on peut le faire !» Et d'ailleurs, hier en fin de matinée, certains prenaient déjà la direction de Toulouse. Afin sans doute de prendre quelques leçons en la matière…

https://www.ladepeche.fr/article/2018/12/07/2920325-lyceens-disent-non-reforme-calme.html

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