Lettre aux parents

Nous, enseignants du lycée Jean-Pierre Vernant de Pins-Justaret (et bien souvent parents), refusons une réforme du lycée faite sans réelle concertation et imposée dans la précipitation à nos enfants :


- Orientation des élèves de seconde : une génération sacrifiée

Des élèves de 14-15 ans doivent aujourd’hui décider de leur avenir alors que les informations sur la réforme arrivent au compte-gouttes :
- carte des spécialités annoncées fin décembre 2018,
- programmes publiés le 22 janvier 2019,
- informations floues voire contradictoires sur le programme des spécialités de Terminale,
- contenus et modalités des évaluations à mettre en place pour l’année 2019-2020 encore inconnus à ce jour, etc.

Comment peut-on raisonnablement penser que les élèves pourront faire des choix selon leurs goûts, comme le préconise la réforme, sans impacter leur poursuite d’études ?

L'Etat programme la disparition des Centres d'Information et d'Orientation et demande à des enseignants non formés d’assurer 54 heures d’orientation pour accompagner chaque élève sans leur donner les informations nécessaires pour ce faire. Peut-on accompagner efficacement nos élèves quand nous ignorons totalement les exigences de spécialités pour le postbac ? (classes prépa, PACES, DUT, BTS…) Le but est-il de laisser l’orientation aux mains de coachs payants ?

- Dégradation programmée des conditions d'apprentissage
Le tronc commun devient beaucoup plus exigeant en terme de contenus avec un volume horaire inchangé.

Les disciplines scientifiques disparaissent du tronc commun en classe de 1ère pour laisser place à un enseignement minimaliste des sciences et à de nouvelles matières sans enseignants formés.



La diminution des horaires de chaque spécialité est en contradiction avec l'intensification des exigences des nouveaux programmes.

40 % du baccalauréat doit être validé par l'évaluation continue ce qui remet en cause le caractère national du diplôme et accentue les différences selon les établissements… le Bac Vernant vaudra-t-il plus ou moins que celui des voisins ?
Et comment organiser l'emploi du temps des élèves, avec plus de 80 combinaisons théoriques de spécialités? Ira-t-on au delà de 36 élèves par groupes? Pourra-t-on conserver des groupes réduits en langues et en TP ?

- Appauvrissement de l'offre locale
A l’heure actuelle, 9 spécialités sont proposées au lycée Jean-Pierre Vernant sur 12, mais seront-elles toutes réellement maintenues ? Sur quels critères ? Les élèves ont-ils véritablement le choix ?

Faute de transports scolaires entre les établissements du bassin ou de flexibilité de l’emploi du temps, la seule possibilité réelle de suivre des spécialités non proposées au lycée, sera une inscription payante au CNED !

- Pression constante et anxiogène :

L’État annonce un baccalauréat allégé qui, dans la réalité, est alourdi avec 21 épreuves à passer sur 2 ans.

Nous refusons de voir nos élèves mis en difficulté par une réforme inadaptée et imposée à la hâte.

Unissons nos voix et nos efforts


Non à la réforme bâclée de Blanquer !

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